PORT-AU-PRINCE Des immeubles effondrés, des habitants paniqués, blessés dans les rues et d’innombrables morts : Port-au-Prince était plongé dans le chaos après le puissant séisme qui a ravagé Haïti.
Ils sont des milliers d’habitants à errer, parfois en pleurs, dans les rues dévastées de la ville, découvrant à chaque coin de rue de nouvelles images de la désolation. “Le centre de Port-au-Prince est détruit, c’est une véritable catastrophe” , lâche Pierre, couvert de poussière.
Des habitants ont été contraints d’abandonner leurs domiciles et se sont réfugiés dans des espaces ouverts. Quelque part où ils ne risquent pas d’être écrasés par l’effondrement d’un immeuble. “Ils dorment dehors parce qu’ils ont trop peur de dormir à l’intérieur à cause des risques de répliques” , remarque une responsable du Secours catholique.
Un médecin couvert de sang, blessé au bras gauche, explique que “les morts seront comptés par centaines lorsqu’il sera possible de dresser un bilan” . Dans une rue envahie par la poussière, une adolescente blessée est allongée à même le sol tandis qu’on tente de la soigner.
Plus loin, un groupe de personnes tente de secourir un homme dont les jambes sont écrasées par de gros blocs de pierre. “J’ai vu beaucoup de destructions sur mon chemin. J’ai échappé de peu à l’effondrement du bureau où je travaillais” , explique Mari- Claire, employée dans un laboratoire médical de Port-au-Prince.
Peu de temps après la secousse, la nuit tombée sur la capitale haïtienne a plongé ses rues dévastées dans un noir complet qui ne fait qu’amplifier davantage la panique qui s’est emparée de la population. Autre difficulté pour les secours : les moyens de communication téléphoniques ont été sérieusement affectés et l’électricité a été coupée dans toute la ville.
Plusieurs établissements universitaires ont été endommagés par le choc et des étudiants étaient bloqués sous les débris. “Nous avons pu dégager quelques personnes des décombres, il y a de nombreux blessés” , a déclaré un responsable. Au lycée français d’Haïti, des écoliers étaient bloqués à l’intérieur. Mais là au moins, “il n’y a pas eu de victimes”